Abstract |
En 2020, 20,5 % de la population française ont plus de 65 ans et, en 2040, ils seront plus de 25,0 %. Dans l’Oise, les plus de 65 ans passeront de 14,3 % (2013) à 25,4 % (2050). Des études montrent que le vieillissement est corrélé à l’augmentation des maladies chroniques et donc à la perte d’autonomie. Cette autonomie varie selon les individus, elle ne dépend pas seulement de l’état de santé, mais aussi de l’environnement et de l’entourage social et psychologique. Les facteurs de risque sont multiples : manque d’accès à une alimentation équilibrée, d’activité physique ou de lien social. Suite à la première édition du programme Auton’Al 60 en 2018, l’objectif de cette seconde édition d’Auton’Al 60 sur 3 ans est de prévenir la perte d’autonomie des personnes âgées de plus de 60 ans, en les sensibilisant grâce à des actions autour de l’alimentation, l’activité physique adaptée et la santé mentale. Ce programme de recherche-action est à destination des 60 ans et plus, hommes et femmes, avec un GIR (groupe iso-ressources) 5 ou 6, de l’Oise, avec l’objectif d’atteindre 150 personnes. Chaque année (2019–2021), le recrutement multisite était organisé grâce à la distribution de flyers papiers et affiches. L’inscription selon les critères d’inclusion se faisait par téléphone, par mail ou en direct. L’objectif était de toucher 50 personnes par an pour participer à 3 ateliers de prévention interactifs et multithématiques (ex : perception sensorielle et activité physique adaptée). Les ateliers se déroulaient à UniLaSalle Beauvais et dans des associations ou centres sociaux ruraux de l’Oise. L’évaluation comprenait des questionnaires autodéclaratifs avant les ateliers (T0) et 1 mois après (T1) sur leurs modes de vie, habitudes alimentaires, littératie alimentaire et satisfaction globale. Une campagne itinérante visant 200 personnes était organisée du 14 au 26 juin 2021 dans 12 villes de l’Oise pour toucher les personnes en situation d’isolement. Des jeux d’éducation nutritionnelle, des ateliers culinaires, du dépistage de diabète et des entretiens diététiques étaient proposés dans des bus événementiels. Des stands d’associations et d’organismes locaux étaient également présents. Les 42 ateliers réalisés ont sensibilisé 135 personnes (taux de recrutement [90 %]). Selon le questionnaire T0, la population recrutée correspond bien aux critères d’inclusion et fait partie des personnes fragiles. Au total, 76,3 % ont 65 ans et plus (70,4, ±7,3), majoritairement des femmes (85,2 %), des personnes vivant seules (52,6 %), 14,4 % ont des aides ponctuelles ou sont en perte d’autonomie. Seulement 13,3 % de la population ont déclaré une absence de maladie chronique et 25,6 % ont un indice de masse corporelle (IMC) normal. La prévalence de l’obésité est de 25,6 %. Le taux de fidélisation montre que 83,7 % ont participé à au moins 2 ateliers sur les 3 proposés. Les réponses au questionnaire T1 montrent que 63,0 % déclarent avoir changé leurs habitudes alimentaires ; 34,6 % ont réduit leur consommation de sucre, 32,1 % de sel, et 22,2 % de matières grasses. La campagne itinérante a pu sensibiliser plus de 200 personnes. Au total, 99,1 % des bénéficiaires interrogés (n=113) ont été satisfaits d’y participer (dont 79,6 % sont très satisfaits) et 97,2 % souhaitent faire d’autres ateliers. Ce programme a sensibilisé plus de 300 personnes à la perte d’autonomie. Les taux de satisfaction et de fidélisation confirment que l’ensemble du concept de cette recherche-action est adapté à la cible et semble initier des changements de comportements alimentaires et des habitudes de vie. Il a aussi permis de réunir de nombreux partenaires (associations, centres sociaux ruraux, des professionnels divers (sport, gym douce, santé…), des municipalités, etc. Deux conférences avec des experts ont été proposées aux bénéficiaires pour renforcer le message et créer du lien social. La souplesse du concept a permis de continuer le programme malgré la pandémie de COVID-19. |